ENVIRONNEMENT: Regard sur l’arrêté du 28 janvier 2010
L’arrêté porte sur la hauteur de la cheminée des crématoriums et aux quantités maximales de polluants contenus dans les gaz rejetés à l’atmosphère.
Comme vous avez pu le constater, cet arrêté apporte quelques modifications, notamment sur la hauteur des cheminées des crématoriums. Auparavant la seule règle était la hauteur minimale à respecter de 6 m. Le nouveau calcul de hauteur introduit un facteur multiplicateur de 1,05 : celui-ci est-il suffisant ?
Je ne saurais répondre à cela. Cependant, pour une fois, il est tenu compte des espaces environnementaux qui se trouvent dans un rayon de 30 m : même si cela est peu, c’est mieux que rien du tout.
Pour l’application de cette partie de l’arrêté, il semble que ce calcul s’applique évidemment aux futures constructions et modifications, dans le doute peut-être (plutôt sûrement) dans les 8 ans pour les installations en service actuellement.
En ce qui concerne les articles 3 et 4, il est à noter pour l’annexe 1 une avancée relativement importante, c’est ce que j’avais voulu annoncer il y a quelques années à la Fédération : sous la pression de l’Europe, la France s’est enfin décidée à se mettre en conformité avec les normes européennes.
Ainsi, la France s’est alignée sur les valeurs de l’Allemagne et de la Belgique entre autre, en ajoutant à sa liste de polluants : le mercure.
Pour vous donner une idée sur les rejets de mercure avec cet ajout, je vous donne mon opinion : en moyenne, et je précise bien en moyenne, une crémation rejette 2 g de mercure, dont 1,1 g reste dans les installations internes du crématorium (expériences et calculs effectués dans des crématoriums Suisses) donc seulement 0,9 g soit 900 mg sont rejetés à l’extérieur.
Compte tenu du débit de gaz sec il est actuellement rejeté environ 0,26 mg/Nm3, et la nouvelle norme prévoit une limitation de rejet de 0,20 mg/Nm3, soit une baisse d’environ 37 à 38 % des rejets de mercure.
Autre précision, lors d’une crémation le débit de gaz sec dans une installation actuelle est d’environ 3400 Nm3/heure.
Quelles modifications de rejets de polluants avec ces nouvelles normes ?
Les composés organiques | Pas de changement |
Les oxydes d’azote | Une baisse de 28 % |
Le monoxyde de carbone | Une baisse de 50 % |
Les poussières | Une baisse de 90 % |
L’acide chlorhydrique | Une baisse de 70 % |
Le dioxyde de soufre | Une baisse de 40 % |
Les dioxines de furanes | Pas de changement |
Le mercure | Nouvelle norme fixée à 0.2 mg/Nm3 |
Il est évident que les installations actuelles ont 8 ans pour se mettre en conformité avec cet arrêté, pour la hauteur de la cheminée, comme pour les rejets polluants. C’est une avancée en accord avec les normes Européennes, qui – comme je l’avais laissé entendre – va pénaliser les consommateurs que nous sommes.
En effet, comme les entreprises qui gèrent les crématoriums ne sont pas des organismes philanthropiques, elles vont nous faire supporter le coût des modifications à réaliser sur les installations actuelles et, bien sur, l’augmentation des nouvelles réalisations. (J.R. JOLIVET)