Suite à une publication du Vatican allant à l’encontre des lois françaises, la Fédération Française de Crémation a transmis à toutes les associations crématistes de France et aux différents médias nationaux un communiqué de presse expliquant sa position pour la défense de nos valeurs républicaines et laïques. La loi de 1905 concernant la séparation de l’Église et de l’État est un article fondamental de notre Constitution.
Il va de soit que l’Association Crématiste de la Creuse, qui défend la neutralité sous toutes ces formes, est en parfait accord avec la Fédération Française de Crémation. La crémation est un droit pour tout individu…. et tout individu doit avoir les mêmes droits qu’il soit croyant, athée, nihiliste ou agnostique.
Notre association est profondément républicaine et respecte notre belle devise française: LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.
VIVE notre RÉPUBLIQUE LAÏQUE.
Voici donc cette lettre à lire avec beaucoup d’attention.
« La crémation : une liberté, un choix, une volonté »
Le Vatican a cru devoir rappeler récemment pourquoi l’Eglise catholique, « sans interdire la crémation, garde sa préférence pour l’inhumation dans des cimetières ou autres lieux sacrés » et considère que « la dispersion des cendres dans l’air, en terre, dans l’eau ou de toute autre manière, n’est pas permise » (par elle).
Ce n’est pas une position nouvelle. Elle a déjà été exprimée en 1963, lors de la levée de « l’interdit » de la crémation !
Pourquoi ce rappel ? Parce qu’en France, ce mode d’obsèques atteint 35,44 % des décès fin 2015 ?
Comme toujours, depuis des siècles, l’Eglise catholique procède par « interdits » !
La Fédération française de Crémation tient à rappeler qu’elle est fondamentalement attachée à la LIBERTÉ :
-la liberté du mode d’obsèques et de sépulture, reconnue en France par la loi du 15 novembre 1887.
– la liberté absolue de conscience et le respect des volontés exprimées, que l’on soit croyant ou non !
Pourquoi la dispersion des cendres ne serait-elle plus « autorisée » ? Est-il vraiment nécessaire d’aller « forcément » se recueillir dans un cimetière, pour penser à ses défunts ? Un écrit, une photo, une musique, un objet, une odeur peut suffire !
En quoi le fait de ne pas aller dans un cimetière, lieu « sacré » (pour l’Eglise), auprès d’une tombe ou d’un monument cinéraire, empêcherait le recueillement, le « temps de mémoire » ? Ce n’est pas notre opinion ! Pour les crématistes, « le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants » !, pour reprendre l’expression de TACITE, historien romain, et nous faisons nôtre cette belle phrase de Michel SERRES, philosophe et académicien : « … Je ne veux pas que l’on m’enterre. Je préfère brûler, en une dernière flamme, après mes quelques années d’incandescence. Que l’on jette enfin par les quatre vents des restes légers ! Chute dernière ! Que l’on prie, si l’on croit ; que l’on se recueille, si l’on veut, qu’on lise des textes inspirés. Mais qu’enfin, que l’on me confie au feu et à l’air, par l’univers.»
Quant à la conservation des cendres dans les habitations « domestiques, avec l’accord de l’évêque local et seulement dans des situations graves et exceptionnelles » (sic!) (de quel droit un évêque pourrait-il en décider?), nous tenons à rappeler que la loi s’applique à tous en France, fût-on évêque, en vertu de la loi de 1905 concernant la laïcité, c’est-à-dire la Séparation des Eglises et de l’Etat.
En effet, depuis la loi 2008- 1350 du 19 décembre 2008, il n’est plus possible de conserver les urnes à domicile.
Enfin, quant à l’opinion que « les cendres des fidèles doivent être conservées de façon régulière dans un lieu sacré, c’est-à-dire un cimetière ou dans un espace dédié dans une église » (sic!), elle n’engage que l’Eglise catholique et « ses fidèles » (pour autant que ceux-ci veuillent bien lui « obéir »!). A ce sujet, nous tenons à préciser que, nous crématistes, sommes toujours en désaccord avec la disposition de la loi qui stipule que les cendres peuvent être conservées (« provisoirement », est-il dit!) dans une église. Et pourquoi pas seulement dans un crématorium (comme c’est le cas le plus souvent) ou dans un local public (mairie, préfecture) ?
Nous ne sommes ni « panthéistes, ni naturalistes, ni nihilistes » (sic!) : nous sommes pour la liberté de choix de l’individu, dans tous les moments de sa vie, en toute conscience…
Le 29/10/2016.
Jo LE LAMER.